Un projet hydrique en Zambie vise la résilience climatique

Un projet hydrique en Zambie vise la résilience climatique

Ce projet de recherche pourrait fournir des indications sur la possibilité d’effectuer un transfert entre les bassins de deux rivières, la Luapula et la Kafue.

Lecture rapide
Le projet hydrique de la Zambie a été conçu pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique et pour améliorer la durabilité des ressources hydriques
Il étudiera les aspects positifs d’un éventuel transfert entre les bassins de deux rivières, la Luapula et la Kafue
Ce projet devrait permettre aux générations futures de pouvoir s’approvisionner en eau

Par Scovian Lillian

Un projet de recherche sur la préservation des ressources hydriques dans les bassins de la région du Haut Zambèze et de la Luapula, en Zambie, a été conçu pour améliorer la gestion de l’eau, augmenter les niveaux d’eau actuellement trop bas, et réduire les pénuries d’électricité causées par les conséquences du réchauffement climatique, selon un chercheur en hydrologie.


Le pays connaît une déperdition des ressources hydriques en raison du changement climatique et de l’augmentation des températures. En conséquence, l’accès à l’eau potable et l’irrigation sont menacés.


Nyambe Imasiku, professeur de géologie et coordinateur de l’unité Gestion intégrée des ressources en eau de l’Université de Zambie, indique que le projet, qui consiste à optimiser la préservation des captages et la gestion des bassins des deux rivières, améliorera la qualité de l’écosystème grâce à de meilleures pratiques de gestion de l’eau.

« Ce projet de recherche sur la préservation de l’eau contribue déjà aux connaissances dont nous disposons sur l’approvisionnement en eau, l’assainissement des eaux usées, la production d’hydroélectricité, la gestion des inondations et la sécurité alimentaire, en particulier dans le contexte actuel de changement climatique. »
Nyambe Imasiku, professeur de géologie et coordinateur de l’unité Gestion intégrée des ressources en eau de l’Université de Zambie

« Les défis liés au développement auxquels la Zambie fait face concernent l’agriculture, l’industrie, la diversification de l’industrie minière, et ensuite le tourisme, qui ne pourra pas se développer sans eau », a déclaré Nyambe Imasiku à SciDev.Net.


« L’eau est la principale source d’énergie grâce à l’hydroélectricité, et donc le moteur de l’économie en Zambie. »

Fishing Camp Along Luapula River, Zambia. A water conservation research project could raise low water levels caused by climate change impacts on this river. Copyright: Saskia Husken / WorldFish (CC BY-NC-ND 2.0 DEED).
Un camp de pêcheurs sur les bords de la Luapula, en Zambie. Un projet de recherche sur la préservation de l’eau  pourrait augmenter les niveaux d’eau actuellement trop bas causés par les conséquences du changement climatique. Crédit: Saskia Husken / WorldFish (CC BY-NC-ND 2.0 DEED).

Il ajoute que le but de cette initiative est de mieux comprendre les problématiques liées à la qualité de l’eau et à sa disponibilité, et d’utiliser ces connaissances pour identifier les moyens d’éliminer les résidus de l’industrie minière. Le projet se concentrera sur la gestion de l’eau, de l’énergie, de la nourriture et de l’environnement plus généralement.

Un rapport détaillé sera remis au gouvernement zambien sur la possibilité d’un transfert entre les bassins de deux rivières, la Luapula et la Kafue, rapport qui devrait mettre un point final au débat à ce sujet.

Le transfert d’eau entre deux bassins a pour but d’améliorer la sécurité hydrique dans les zones où on constate une pénurie d’eau.

Nyambe Imasiku ajoute que le projet permettra de résoudre les problèmes de disponibilité des ressources en eau, ce qui fait que les générations futures pourront s’approvisionner en eau.

Le projet de recherche sur la préservation de l’eau a été initié en octobre 2020 dans le cadre de l’Initiative O.R. Tambo pour les chaires de recherche en Afrique (ORTACHI), qui autonomise les jeunes experts africains en ressources hydriques, en leur fournissant du matériel et en les aidant à acquérir de nouvelles compétences techniques. Cette initiative leur a permis d’élaborer des solutions, par exemple en utilisant des bactéries pour éliminer les résidus de l’exploitation de gisements de cuivre dans la région de Copperbelt, en Zambie. 

L’initiative ORTACHI est mise en œuvre par la Fondation sud-africaine pour la recherche et par l’Initiative des organismes subventionnaires de la recherche scientifique (IOSRS).

L’IOSRS, qui a été inaugurée en 2015, apporte un soutien financier à 16 agences scientifiques en Afrique sub-saharienne et les autonomise pour qu’elles financent la recherche scientifique. Elle constitue un véritable moteur du développement grâce à des arguments convaincants et des politiques incitatives.

« Ce projet de recherche sur la préservation des ressources hydriques contribue déjà aux connaissances dont nous disposons sur la disponibilité de l’approvisionnement en eau, l’assainissement des eaux usées, la production d’hydroélectricité, la gestion des inondations et la sécurité alimentaire, en particulier dans le contexte actuel de changement climatique, » indique Nyambe Imasiku.

Il ajoute que le projet contribue à atteindre l’Objectif de développement durable sur la disponibilité des ressources en eau et l’assainissement des eaux usées, ainsi que les objectifs sur la sécurité alimentaire, la croissance économique, une énergie à un coût abordable et la biodiversité.