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Alors que l’Afrique s’apprête à mettre en œuvre la stratégie pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique(STISA-2034), l’absence de données fiables constitue un obstacle majeur. Seuls trois pays,…
Alors que l’Afrique s’apprête à mettre en œuvre la stratégie pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique(STISA-2034), l’absence de données fiables constitue un obstacle majeur.
Seuls trois pays, l’Égypte, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, recueillent régulièrement des statistiques nationales sur la recherche et le développement (R&D) et l’innovation depuis 2007.
En l’absence de données fiables, les décideurs politiques peinent à prendre des décisions fondées sur des données probantes pour mettre la science, la technologie et l’innovation (STI) au service du développement.
La quatrième édition des Perspectives de l’innovation en Afrique(2024) a souligné l’ampleur des problèmes. De nombreux pays africains ne disposent pas des capacités et des cadres institutionnels nécessaires pour mener des enquêtes régulières sur la R&D et l’innovation.
La collecte de données sur les IST exige un personnel qualifié, un financement stable et le respect des normes internationales – des ressources qui restent rares sur la majeure partie du continent.
Mais le problème va plus loin que les capacités. Lors de la conférence Evi4Dev ( Evidence for Development) qui s’est tenue en mai 2025, les experts se sont demandés si les mesures mondiales existantes en matière de STI reflétaient réellement les réalités africaines.
Lors d’une session spéciale organisée par l’AUDA-NEPAD et l’Institut africain pour la politique de développement (AFIDEP), les participants ont appelé à un changement vers des indicateurs qui capturent le spectre complet de l’innovation africaine, en particulier au sein des économies informelles, des petites entreprises et des secteurs numériques émergents.
Vers des mesures STI centrées sur l’Afrique
Des organisations telles que le Réseau africain pour l’économie des systèmes d’apprentissage, d’innovation et de renforcement des compétences (AfricaLics) sont à la pointe de cette réflexion.
Les chercheurs d’AfricaLics ont proposé un nouveau programme de mesure de la STI qui s’aligne sur les objectifs de développement durable des Nations unies, mesure l’innovation dans le secteur informel, saisit l’impact de la numérisation et évalue les progrès accomplis en matière de durabilité environnementale.
La réalisation de cette vision nécessite une collaboration entre les offices statistiques nationaux, les spécialistes de l’innovation, les décideurs politiques et les réseaux régionaux.
Les données doivent non seulement être collectées, mais aussi institutionnalisées et ancrées dans des systèmes nationaux solides qui permettent de disposer d’éléments cohérents, comparables et exploitables pour l’élaboration des politiques.
Renforcer les écosystèmes de mesure de la STI
Des efforts sont déjà déployés pour combler le manque de données sur la science, la technologie et l’innovation en Afrique.
Depuis plus d’une décennie, le programme d’indicateurs de la science, de la technologie et de l’innovation en Afrique (ASTII) de l’AUDA-NEPAD, soutenu par le Conseil de recherche en sciences humaines (HSRC), est à l’origine d’enquêtes sur la R&D et l’innovation dans les entreprises à travers le continent.
Le HSRC, qui dirige les enquêtes nationales sur la R&D et l’innovation en Afrique du Sud depuis plus de 20 ans, travaille également par l’intermédiaire de la Science Granting Councils Initiative (SGCI) pour renforcer les capacités de mesure de la STI dans d’autres pays.
Dans le cadre du projet Evidence in Policy (Evi-Pol) du SGCI, les conseils scientifiques africains renforcent les systèmes de gouvernance et de gestion des données afin d’en améliorer la qualité.
De nombreux conseils collectent déjà des données sur la gestion des subventions et commencent à étendre ces systèmes à la R&D et à l’innovation, générant ainsi des données qui permettent d’élaborer des politiques plus éclairées.
Les partenariats régionaux renforcent encore ce travail. Par exemple, le groupe STI de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), en collaboration avec l’AUDA-NEPAD et le HSRC, a récemment organisé un atelier de formation régional sur la mesure de la STI en Tanzanie afin de renforcer la collaboration, de partager les méthodes et d’établir des feuilles de route pour la production durable de données STI alignées sur la STISA-2034.
Le rôle de la volonté politique et du financement durable
Malgré les progrès accomplis, des difficultés persistent. De nombreuses initiatives en matière de données STI dépendent d’un financement irrégulier de la part des donateurs plutôt que d’un soutien à long terme de la part des gouvernements.
Cela nuit à la durabilité et conduit à des rapports incohérents. Les experts présents à la conférence Evi4Dev et dans un récent rapport du SGCI sur les nouvelles approches de financement de la recherche et de l’innovation en Afrique ont souligné le besoin urgent de financement national et d’engagement politique pour institutionnaliser l’évaluation de la science, de la technologie et de l’innovation.
Sans financement fiable, l’écosystème des données STI en Afrique reste fragmenté et incapable de répondre aux besoins en données probantes des stratégies nationales et continentales telles que STISA-2034.
Construire des systèmes durables pour l’avenir
Il est encourageant de constater que des initiatives telles que la zone de coordination de la recherche sur la mesure de la STI AfricaLics, lancée en 2025, témoignent d’un engagement renouvelé en faveur de cadres et de méthodes pilotés par l’Afrique.
Les outils émergents tels que l’intelligence artificielle et les ensembles de données alternatifs pourraient encore transformer la manière dont le continent mesure et comprend son paysage de l’innovation.
En fin de compte, la mise en place de systèmes durables de mesure de la STI exige plus que des outils techniques. Elle exige des institutions solides, une collaboration entre les niveaux nationaux et régionaux, ainsi qu’un soutien politique et financier cohérent.
Grâce à ces mesures, les données STI peuvent devenir un levier stratégique pour une croissance inclusive et axée sur l’innovation, aidant ainsi l’Afrique à réaliser la vision de STISA-2034, un continent où la science et l’innovation sont le moteur du développement durable.
Lisez l’article complet ici : https://hsrc.ac.za/news/rdsi/borrowed-metrics-missed-insights-why-africa-needs-its-own-sti-playbook/
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Publié le 8 octobre 2025
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