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L’industrie minière du Botswana joue un rôle essentiel dans l’économie du pays, puisqu’elle représente environ 20 % du PIB. Cependant, les produits chimiques sont un élément indispensable du processus minier…

L’industrie minière du Botswana joue un rôle essentiel dans l’économie du pays, puisqu’elle représente environ 20 % du PIB. Cependant, les produits chimiques sont un élément indispensable du processus minier et ils font grimper les coûts. Les sociétés minières du Botswana importent des produits chimiques du monde entier, notamment de Chine, d’Afrique du Sud et des États-Unis. Les produits chimiques agissent comme des réactifs, séparant les minéraux précieux des déchets contenus dans les minerais. L’utilisation de réactifs efficaces dans l’industrie minière du Botswana est donc essentielle. Elle permet de réduire les coûts et de maximiser les profits. Cependant, de nombreux produits chimiques synthétiques utilisés pour la séparation des minéraux sont toxiques pour l’homme et l’environnement.

La Science Granting Councils Initiative (SGCI) collabore avec les conseils scientifiques d’Afrique dans le domaine de la recherche et du développement. L’initiative renforce les capacités des conseils subventionnaires. Pour ce faire, elle s’appuie sur des politiques et des recherches fondées sur des données probantes qui contribuent au développement économique et social. La SGCI a collaboré avec le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche, des sciences et de la technologie du Botswana dans le cadre d’un projet visant à valoriser les minerais à l’aide des nanotechnologies. Nous explorons ce projet dans ce blog.

Un projet pour révolutionner l’industrie minière au Botswana

Le projet vise à révolutionner l’industrie minière au Botswana. Pour ce faire, il s’appuie sur le développement de nanotechnologies innovantes. Cette technologie peut contribuer à réduire l’impact des produits chimiques sur l’environnement, rendant le traitement des minerais moins nocif et plus responsable sur le plan social. Le projet a permis de créer des alternatives rentables et écologiques aux produits chimiques existants pour la séparation des minerais. L’utilisation de matériaux d’origine locale, comme le sable par exemple, ouvre la voie à un environnement plus propre. En fin de compte, le projet répond aux préoccupations concernant la dégradation et la toxicité de l’environnement.

Un processus plus propre pour la production de minerais

Les produits chimiques issus de la nanotechnologie sont fabriqués à partir de sable par la méthode « sol-gel ». Dans ce processus, le sable brut pulvérisé est d’abord soumis à une série d’étapes de purification. Cela permet d’éliminer les impuretés et de garantir un produit de meilleure qualité. Ensuite, le sable purifié est traité à l’aide de techniques avancées, notamment la « synthèse sol-gel ». Un mélange de sable et d’autres produits chimiques est transformé en gel. Les particules sont ensuite décomposées en nanoparticules. Ces nanoparticules sont ensuite modifiées pour améliorer leurs propriétés en vue d’applications spécifiques dans le traitement des minéraux. Le résultat est un matériau innovant et unique qui peut améliorer de manière significative l’efficacité et la durabilité de l’industrie minière au Botswana.

Les nanoparticules donnent des résultats

Grâce à des tests rigoureux, les matériaux issus de la nano-ingénierie ont donné des résultats prometteurs. Ils ont amélioré l’efficacité et la sélectivité du processus de « flottation par mousse ». Il s’agit d’une technique courante de traitement des minéraux dans laquelle des réactifs aident à séparer ou à « faire flotter » des minéraux spécifiques en modifiant leur surface. Cette technique crée des conditions qui permettent une séparation basée sur les propriétés chimiques et physiques. Le processus de flottation par mousse est particulièrement utile pour séparer les minéraux précieux des déchets. Pour ce faire, il réduit la quantité de produits chimiques utilisés. Il a donc des implications significatives sur la réduction des coûts opérationnels. Il maximise les profits des sociétés minières tout en préservant l’environnement et les communautés minières locales.

Travailler en partenariat sur les minerais

Le projet se trouve actuellement dans la phase initiale de transition de la recherche à la commercialisation. La Chambre des mines du Botswana et la mine de cuivre de Khoemacau ont été contactées pour des essais industriels du réactif. En outre, d’autres mines telles que Botswana Premium Nickel Resources (anciennement BCL Limited) et Motheo Sand Fire ont généreusement fourni des échantillons de minerai. Ceux-ci peuvent être utilisés pour valider l’efficacité du réactif mis au point. Le projet s’efforce également d’obtenir des droits de propriété intellectuelle et un brevet pour protéger l’innovation.

Le projet ne fait pas que progresser dans l’industrie minière du Botswana. Cette technologie devrait ouvrir la voie à une adoption généralisée des nouveaux réactifs du projet dans diverses industries. Par exemple, il pourrait être possible de développer davantage les nanoparticules pour les utiliser dans la surveillance des sols agricoles. En outre, le projet a favorisé l’établissement de liens précieux avec des chercheurs. C’est notamment le cas avec M. Tatenda Madzokere de l’université d’État des Midlands, au Zimbabwe. Cette collaboration bilatérale a contribué à faciliter l’échange de connaissances. Elle a également conduit au partage d’équipements limités ainsi qu’au partage d’informations sur les pratiques minières durables.

Retour sur l’investissement dans la recherche

Cette collaboration a été rendue possible par un effort collectif entre le SGCI, le Botswana Digital and Innovation Hub et le Research Council of Zimbabwe. Ces organisations ont aidé les équipes de l’Université internationale des sciences et technologies du Botswana et de l’Université d’État des Midlands en les finançant respectivement à hauteur de 500 000 BWP et de 30 000 USD. Ces partenariats ont renforcé l’impact et la portée des solutions innovantes du projet. En outre, ils ont favorisé un changement positif au-delà des frontières. Le projet représente une approche holistique pour une industrie minière plus durable au Botswana. Il combine l’innovation scientifique, les partenariats public-privé et les collaborations transfrontalières. Grâce à cela, le projet peut créer une industrie minière plus verte et plus socialement responsable au Botswana et au-delà.

Pour plus d’informations sur le SGCI, voir : https://sgciafrica.org

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