Suivi, évaluation et apprentissage pour des Organismes subventionnaires de la recherche scientifique plus efficaces en Afrique

Le suivi, l’évaluation et l’apprentissage sont essentiels : ils aident les donateurs à évaluer l’impact des projets de recherche et d’autres initiatives politiques. Ces trois activités contribuent à perfectionner les interventions financées et les méthodologies et, à l’arrivée, elles sont le gage de meilleurs résultats. Ces trois activités, appelées MEL (Monitoring, Evaluation, Learning) en anglais, consistent à collecter des données, à les organiser et à les analyser, puis à réfléchir aux résultats obtenus. Il s’agit d’un processus itératif qui garantit l’efficacité de la recherche scientifique.

L’Initiative des organismes subventionnaires de la recherche scientifique (IOSRS) accorde beaucoup d’importance au suivi, à l’évaluation et à l’apprentissage. Pour les organismes scientifiques, ce processus joue un rôle prépondérant afin que les financements puissent répondre aux besoins locaux et régionaux, ce qui garantit une optimisation des financements et permet d’évaluer les objectifs d’inclusivité. Ainsi, ce processus améliore l’efficacité des interventions. Plus généralement, il permet aux organismes africains de la recherche scientifique de s’assurer que leur travail a davantage d’impact dans les domaines du développement durable et de l’autonomisation des communautés.

Le MEL peut aussi contribuer à identifier les personnes qui participeront à des collaborations dans le domaine de la recherche, quand et où. Les projets panafricains de la recherche scientifique favorisent la collaboration et s’attaquent à des défis régionaux. En fin de compte, ils contribuent à créer un paysage scientifique plus performant et plus robuste. Cependant, si l’on ne dispose pas de données qui permettent de savoir qui travaille sur quoi, et où se trouvent les différentes infrastructures de recherche, il est difficile de promouvoir la collaboration scientifique entre les chercheurs.

Le MEL au niveau de l’IOSRS

L’IOSRS soutient et encourage le renforcement des capacités concernant le MEL au sein des 17 organismes de la recherche scientifique participants, mais elle met aussi l’accent sur le processus proprement dit et sur l’évaluation de l’impact de l’IOSRS plus généralement. Un tel processus met au jour des questions comme celles qui suivent :

Chaque composante de l’Initiative est-elle rentable ? Fonctionne-t-elle correctement ? A-t-elle un impact ? L’IOSRS doit pouvoir suivre dans le détail le travail réalisé et en rendre compte. C’est ce que le suivi, l’évaluation et l’apprentissage permettent à l’IOSRS de faire, et ce processus est actuellement en train d’être intégré à tous les niveaux du travail de l’IOSRS.

Dans cette optique, l’IOSRS a modifié en 2023 la manière dont le MEL se déroule au niveau de l’IOSRS. Depuis 2015, un consultant externe gère le suivi, l’évaluation et l’apprentissage au niveau de l’Initiative. Le nouveau processus est désormais incorporé dans les activités quotidiennes des agences chargées de la mise en œuvre, et cherche à mettre en synergie les activités du MEL au niveau des Organismes, avec les mêmes activités au niveau de l’IOSRS. Il est à espérer que, grâce à cette nouvelle approche, les organismes africains de la recherche scientifique auront aussi moins d’obligations de déclaration, au fur et à mesure qu’un système de déclaration mieux coordonné sera mis en place pour les bailleurs de fonds externes.

Cette approche plus concertée du MEL a été adoptée pour tenter de répondre aux questions suivantes : en quoi le changement de comportement au niveau de l’IOSRS trouve-t-il un écho dans le changement requis au niveau des conseils ? Comment l’impact et les résultats à un plus haut niveau, souhaités par l’IOSRS, reflètent-ils ceux des différents organismes qui font partie de l’Initiative ?

Suivi, évaluation et apprentissage pour uniformiser les buts et les objectifs

Ce réajustement des activités de MEL au niveau de l’IOSRS s’accompagne d’une nouvelle approche de la collecte et de l’analyse des données. Un format de rapport technique quelque peu remanié sera introduit en 2024 pour collecter des données dans le cadre des activités de déclaration de routine des ‘agences techniques partenaires’ de l’IOSRS qui travaillent avec les conseils pour renforcer les capacités dans les domaines de la gestion de la recherche, de l’utilisation des données probantes dans l’élaboration des politiques, des communications stratégiques, du genre et de l’inclusivité, ainsi que des partenariats public-privé, entre autres. Il ne sera plus nécessaire de soumettre une seconde série de rapports en ligne, comme c’était le cas auparavant. Une approche similaire sera adoptée pour la collecte de données au niveau des organismes.

Par ailleurs, il sera accordé une plus grande importance à l’identification, par le biais de rapports techniques, ‘d‘exemples de changement’ et d’études de cas où les activités financées par l’IOSRS ont conduit à un changement au niveau des systèmes ou à un changement de comportement au sein des organismes ou chez les parties prenantes (notamment dans la communauté des chercheurs qu’ils financent). Si les rapports techniques ne contiennent pas assez de données sur des exemples de changement, des entretiens semi-structurés vont avoir lieu avec les principales parties prenantes, notamment avec le personnel des organismes de la recherche scientifique et avec d’autres personnes indiquées dans les domaines politique, universitaire et pratique.

Pertinence du MEL

D’ici fin 2025, l’IOSRS a pour objectif de contribuer au ‘développement économique et social en Afrique subsaharienne en renforçant la recherche au niveau national ainsi que les systèmes de recherche, de science, de technologie et d’innovation (STI)’. Le plan remanié du MEL au niveau de l’IOSRS permettra de suivre et d’évaluer les progrès réalisés conformément à cet objectif. Il permettra aux organismes de présenter des arguments de manière plus efficace pour obtenir davantage de financements et de ressources, et de décider où et comment utiliser les fonds. Ainsi, les organismes et l’IOSRS pourront s’assurer que leurs activités transforment les sociétés et atteignent les objectifs de développement au niveau national et, plus généralement, les objectifs de développement durable.

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