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Par : Kuessi Giraud Togbé [DAKAR] L’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) a mené une étude sur « la fertilisation innovante par rhizo-inoculation pour l’augmentation du rendement du niébé ». Avec pour objectif…

Lecture rapide
  • Il s’agit d’inoculer des bactéries appelées rhizobiums dans un champ de niébé pour aider à fixer l’azote
  • La variété de niébé, la souche de la bactérie et l’environnement déterminent le succès de l’opération
  • Cette légumineuse contribue à la sécurité alimentaire des millions de personnes en Afrique subsaharienne
 

Par : Kuessi Giraud Togbé

[DAKAR] L’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) a mené une étude sur « la fertilisation innovante par rhizo-inoculation pour l’augmentation du rendement du niébé ». Avec pour objectif de contribuer à l’amélioration de la productivité du niébé pour une agriculture durable.

Selon Amy Bodian, spécialiste de la gestion de la biodiversité du niébé à l’ISRA et coordonnatrice de l’étude,« la rhizo-inoculation est une inoculation des rhizobiums, des bactéries fixatrices d’azote qui s’associent au niébé pour lui fournir l’azote nécessaire pour son développement ».

A en croire la chercheure, ce travail a permis de montrer que la réussite de l’inoculation varie en fonction de la variété de niébé, de la souche de rhizobium et de l’environnement.

« Ce qui veut dire qu’il est possible qu’une souche de ces bactéries soit efficace dans une zone et pas dans une autre. La finalité de cette recherche est d’arriver à faire des recommandations sur la souche qui permet d’optimiser le rendement pour chaque zone agroécologique », explique-t-elle.

Au Sénégal, le niébé est surtout cultivé dans les régions de Diourbel, Louga et Thiès.Durant la campagne agricole 2022-2023, sa production s’est élevée à 152 211 tonnes, selon le rapport de l’Enquête agricole annuelle (EAA) 2022-2023 de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles.

La production de cette légumineuse à graines reste cependant confrontée à de nombreux défis comme l’infertilité des sols et la sécheresse pouvant entraîner une baisse de rendement et une mauvaise qualité des graines,soutient Amy Bodian.

Cette culture demeure particulièrement vulnérable aux attaques d’insectes et à la présence de plantes parasites. Cette sensibilité nécessite une vigilance constante de la part des agriculteurs qui doivent mettre en place des stratégies de protection adaptées, ajoute Mouhamadou Moussa Diangar, spécialiste en sélection et amélioration variétale et chercheur à l’ISRA.

« Il faut trouver des éléments à améliorer pour renforcer la résilience des cultures. Et parmi ces éléments, nous pouvons citer la fertilisation, le suivi phytosanitaire , etc. », conseille le spécialiste.

Selon ce chercheur, pour que le producteur soit à l’aise, « il faut du matériel génétique adapté. C’est ça qui va faire qu’il va dépenser moins. Maintenant, s’il y a des résistances, il faut mettre en œuvre des stratégies de résilience sur la base des pratiques culturales ».

Équilibre nutritionnel

Le niébé apporte une sécurité alimentaire à des millions de personnes au Sénégal et dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Cette légumineuse joue également un rôle important dans l’équilibre nutritionnel des populations rurales grâce à des teneurs élevées en protéines et d’autres éléments nutritifs, précise Amy Bodian.

« Le niébé peut arriver à maturité avant deux mois et avant toutes les autres cultures et constitue ainsi un aliment de soudure important en milieu rural, surtout lorsque la nourriture se raréfie… Les rendements de niébé sont de 800 kg par hectare au Sénégal, alors que le potentiel peut aller jusqu’à trois tonnes à l’hectare », dit-elle.

Selon Nafissatou Bâ Lô, conseillère en nutrition au Comité national de développement de la nutrition au Sénégal, les politiques de nutrition au Sénégal accordent un intérêt aux céréales qui ont une importance particulière en matière de teneur en micro-nutriments. « C’est pour cette raison qu’elles promeuvent l’approche agriculture pour la nutrition », dit-elle.

L’étude sur la fertilisation innovante par rhizo-inoculation pour l’augmentation du rendement du niébé a été menéegrâce à l’appui financier du Centre de recherche pour le développement international (CRDI) à travers le ministère sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Pour Tafsir Ababacar Ndoye, coordonnateur du Fonds d’impulsion de la recherche au Sénégal, ce projet a été financé dans le cadre d’un partenariat qui prend en compte les thématiques en lien avec la sécurité alimentaire. Il s’agit en l’occurrence de l’Initiative des organismes subventionnaires de la recherche scientifique en Afrique (IOSRS).

Plus de deux ans après son exécution, « nous sommes satisfaits de ce projet. Les objectifs ont été atteints. C’est un projet qui a été mené du début jusqu’à la fin de manière exceptionnelle… Au-delà, le but visé, dit-il, ce sont les mémoires qui sont soutenus. L’idée, c’est de non seulement aider nos chercheurs à faire de la recherche, mais aussi d’encadrer les jeunes chercheurs », confieTafsir Ababacar Ndoye.

Cet article a été produit avec le soutien de l’Initiative des organismes subventionnaires de la recherche scientifique (IOSRS), qui vise à renforcer les capacités institutionnelles de 17 agences publiques de financement de la science en Afrique subsaharienne.

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