Le beurre de karité est une matière grasse riche dérivée des noix de l’arbre à karité (Vitellaria paradoxa). Il joue un rôle important dans un certain nombre d’industries, notamment les…
Le beurre de karité est une matière grasse riche dérivée des noix de l’arbre à karité (Vitellaria paradoxa). Il joue un rôle important dans un certain nombre d’industries, notamment les cosmétiques, l’alimentation et les produits pharmaceutiques. Au moins un milliard d’arbres fruitiers à beurre de karité poussent sur le continent africain, couvrant 21 pays et environ 3 à 4 millions de km2. Ils produisent environ 2,5 millions de tonnes d’amandes sèches par an. Ces amandes produisent plus de 1,2 million de tonnes de graisse de karité, ce qui en fait une ressource précieuse et un ingrédient clé pour débloquer des opportunités commerciales dans la bioéconomie croissante de l’Ouganda.
Des méthodes traditionnelles sont utilisées pour extraire le beurre de karité. Il existe deux méthodes principales de production du beurre de karité : la méthode de pression à froid (CPM) et la méthode artisanale traditionnelle (TAM). Toutefois, ces méthodes ont des applications et des gains économiques limités. Pour exploiter pleinement le potentiel commercial du beurre de karité, un processus appelé fractionnement est nécessaire.
La nécessité du fractionnement du beurre de karité
Bien que le beurre de karité soit largement utilisé, ses méthodes de traitement traditionnelles en limitent l’application. La CPM et la TAM produisent du beurre de karité non raffiné, qui est généralement utilisé dans un cadre artisanal. Le fractionnement est une technique utilisée pour séparer les graisses en liquides (oléine) et en solides (stéarine). Cette technique offre une solution pour élargir les utilisations industrielles du beurre de karité. L’oléine de karité et la stéarine de karité, les deux produits issus de ce processus, ont des propriétés distinctes. Par exemple, l’oléine de karité liquide convient bien aux produits cosmétiques tels que les lotions et les huiles. La stéarine de karité solide peut être utilisée dans des produits tels que le savon. Ces propriétés font du karité un produit idéal pour l’industrie cosmétique.
Débloquer la recherche sur le beurre de karité pour les produits commerciaux
Le Conseil national ougandais pour la science et la technologie (UNCST) est membre de la Science Granting Councils Initiative (SGCI). Entre 2018 et 2023, une intervention de l’UNCST dans le secteur manufacturier a permis de réaliser des avancées significatives grâce au développement d’une plateforme en ligne appelée TECHNOMART. Cette initiative met en relation les entrepreneurs, les investisseurs et les chercheurs. En outre, elle facilite la commercialisation des produits de R&D ougandais et renforce les partenariats dans le secteur de la science et de la technologie. Ses efforts ont permis de soutenir divers projets innovants, de stimuler le secteur manufacturier ougandais et d’encourager la croissance technologique, notamment dans le domaine du beurre de karité.
Un projet de fractionnement du beurre de karité ougandais a été organisé dans le cadre de TECHNOMART afin d’étudier comment convertir ce produit en oléine de karité (huile) et en stéarine de karité (graisse) commerciales. Le National Chemotherapeutics Research Laboratories et Nilo Beauty Products ont accueilli le projet. L’initiative visait à optimiser le fractionnement du beurre pressé à froid, afin d’obtenir un rapport oléine/stéarine de 41%:59%. Le projet a débouché sur trois produits prêts à être commercialisés : des savons de bain, une crème pour le corps et une lotion. En outre, une unité de fractionnement conçue localement a été mise au point. Elle s’est concentrée sur la séparation commerciale et a soumis une demande de brevet au Bureau des services d’enregistrement de l’Ouganda. Le projet a également permis de créer un site web pour Nilo Beauty afin de faciliter les tests de marché en ligne.
Matériel et méthodes utilisés pour le fractionnement du beurre de karité
Le processus de fractionnement du beurre de karité ougandais a commencé avec du beurre de karité provenant de petits transformateurs du district de Lira, dans le nord de l’Ouganda. Les méthodes CPM et TAM ont été utilisées pour extraire le beurre avant le fractionnement. Deux approches ont été testées pour séparer le beurre de karité : les techniques de fractionnement par voie sèche et par solvant. Ces expériences ont été réalisées à des températures de cristallisation de 15°C et 20°C, ce qui a permis d’obtenir deux fractions distinctes : l’oléine de karité et la stéarine de karité. Chaque fraction a ensuite été soumise à des analyses physico-chimiques. Ces analyses ont mesuré des paramètres tels que l’indice d’acidité, le profil des acides gras, l’indice d’iode et l’indice de réfraction.
Résultats du fractionnement du beurre de karité et recommandations
Les résultats ont révélé des différences de rendement entre les techniques CPM et TAM. Le beurre de karité traité par CPM a produit 40 % d’oléine et 60 % de stéarine. Cependant, le TAM a donné un rendement plus élevé en oléine (près de 60 %) mais un rendement plus faible en stéarine (près de 41 %). Cela suggère que le CPM est plus adapté à la production de stéarine et que le TAM est plus adapté à la production d’oléine. L’étude a démontré que le fractionnement est une méthode efficace pour améliorer la valeur du beurre de karité. Maximiser l’utilisation de ce processus peut être bénéfique pour les applications commerciales, en particulier dans l’industrie cosmétique et d’autres industries manufacturières.
Recherche et ressources
Thèmes
Le SGCI vise à renforcer les capacités de ces SGC à soutenir la recherche et les politiques fondées sur des données probantes qui contribueront au développement économique et social.

Données probantes dans l’élaboration des politiques
